"JEUX EN VILLE . Réactiver l’espace public. Inventer de nouvelles civilités.
Cet
appel à proposition et cette présentation publique auront pour
objectif essentiel de permettre aux étudiants inscrits au concours,
de saisir le contexte historique, géographique et culturel, ainsi
que les enjeux contemporains du sujet tant du point de vue
politique que sociétal. L’urbanité métropolitaine, au sens ici
des mobilités dans les pratiques citadines, ainsi que la conception
des espaces publics seront au cœur du sujet.
A-
L’état de l’art comparatif prendra la forme pour chaque ville
d’une documentation par l’image, raisonnée, donnant lieu à un
classement analytique, facile à manipuler. Il s’appuiera sur les
travaux déjà localement réalisés en la matière (en spécifiant
les sources et les méthodes de recueil1)
mais en produira de nouveaux et trouvera à s’exprimer de façon à
apporter aux concepteurs, élus, praticiens, théoriciens, une
lecture renouvelée des jeux dans la ville. Cet état de l’art se
ne réduira pas aux jeux d’enfants mais bien à toutes les
pratiques ludiques urbaines, formelles et informelles, pour peu
qu’elles répondent aux critères du jeu, qu’elles permettent de
considérer
en quoi le jeu peut être une façon de s'installer dans l'espace, de
s'y sentir légitime tout en le transformant le temps d’une partie.
Le
propre du jeu c'est de poser un cadre délimité d’action
participative, d’inventer des rôles, de proposer des épreuves et
des objectifs et également des règles qui, si elles sont
respectées, donnent toute légitimité aux joueurs d'être là,
présents, de prendre au sérieux les enjeux du jeu, de se prendre au
jeu.
B-
Les scénarii seront essentiellement composés de mise en formes
variées sur supports divers qui tenteront de présenter des
expressions de jeux
de rue,
que ce soit sous la forme d’aires, de parcours, d’espaces de
rencontre ou de convivialité ou d’espace de jeux virtuels,
d’objets ludiques en tout genre - standardisés, adaptés ou
bricolés – et dont les fonctions sont de JOUER et de se
RASSEMBLER dans des temporalités adaptées aux modes de vie
citadins.
On
se focalisera plus particulièrement sur les dispositifs qui
proposent un espace-temps « d’être ensemble » où
l’intergénérationnel et l’interculturel seront questionnés.
On sera
attentif à ne pas considérer le jeu uniquement comme temps ou
espace ludique et amusant mais aussi comme cadre qui permet une
immersion dans une dimension spatiale et temporelle de la ville. Ce
temps-ci, déconnecte aussi du contexte urbanistique, fonctionnel et
matériel dans lequel s'effectue le jeu ou plutôt il permet de
revisiter l'espace et le temps d'une façon différente, il permet de
considérer les lieux ordinaires ou les tensions de la vie citadine
(par exemple les enjeux de sécurité dans l’espace public) sous un
autre angle, à travers un autre prisme2…
Le
fait de "jouer le jeu" ouvre de nombreuses possibilités de
« matières à projet » dans la conception des espaces
publics contemporains. "Jouer le jeu" autour d'un projet
urbain ou d'une proposition (comme quand un collectif propose des
interventions dans l'espace public par exemple) est la condition sine
qua non pour
que les conditions d'existence des projets se réalisent. On parle
également souvent du jeu des acteurs de la ville, de la ville comme
d'un théâtre, des jeux de pouvoir, du théâtre des opérations,
etc.…, bref de toute une série d'expressions usant de l’analogie
du jeu pour exprimer les rapports entre les gens dans la ville. Qu’en
retirer pour le présent appel à projet ?
L’esprit
de cet appel à projet est double :
-
Valoriser la dimension créatrice et l’ingéniosité de ces
dispositifs/objets qui se manifestent malgré (ou à cause) de
nombreuses contraintes liées à leur usage: légèreté,
attractivité, mobilité, sécurité, ergonomie, esthétique, etc….
-
Considérer ces dispositifs/objets comme le ferment de
transformations urbaines et sociétales ou, en tous cas, pouvant
répondre aux attentes et aux aspirations des populations
urbaines en quête de nouvelles civilités.
Pour
se faire, cet appel à contribution est lancé auprès d’équipes
pluridisciplinaires de designers, d’architectes, d’urbanistes, de
sociologues, de paysagistes, d’historiens des pratiques urbaines et
de tous les esprits curieux, observateurs et créatifs, afin de
recueillir documents et scénarii sur le sujet. Les
travaux et les projets les plus pertinents et les plus significatifs
seront présentés publiquement fin avril auprès des citoyens,
praticiens et des élus."
1
Le travail de documentation dans les archives institutionnelles
publiques et privées semble être un préalable à cet état de
l’art. Voir également le travail réalisé par la Cartonnerie à
Saint-Etienne.
2
Voir
à ce sujet le jeu Sugoroku proposé à Saint-Etienne par Catherine
Beaugrand, artiste lors de la biennale du design 2008, depuis
la Cité du design jusqu’au plateau de Montreynaud. L’action
consistait à accomplir un parcours accompagné par son téléphone
mobile, et un plan de la ville.
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