20 avril 2014

Drôle d'expo à la maison de Jacqueline


À partir d'une réflexion sur la notion d'événement, Réan Fénine a réalisé des actualités fantaisistes exposées dans la cour de la maison de Jacqueline, dans l'ancienne cahute des toilettes années 1950, qui avait déjà été transformée en appentis de jardinage, et maintenant re-retransformée en support d'exposition.
Et il s'agit de continuer cette exposition dans les cafés de la ville. (... mais peut être pas dans leurs toilettes).

À Carton Plein nous réfléchissons beaucoup à la notion d'événement.
Elle est l'un des moteurs pour nos actions "Tous Dehors" : l'animation que nous créons dehors est censée rassembler les personnes concernées par le lieu, rassemblement qui devient lui même événement, et un cercle vertueux se met en place, qui permet de comprendre les potentiels de ce lieu (... et surtout des personnes concernées).
Ces actions "Tous Dehors" ont même vu la naissance du "Bureau De Presse Fantaisiste" qui, sous d'autres formes, donnera l'expo dont nous parlons dans cet article.

La notion d'événement est aussi au coeur de nos "balades urbaines", où nous laissons une grande place à l'inattendu, à l'opportunisme, comme mode de contact avec la ville. Aussi au coeur de nos "actions pirates" - mais que chacun se rassure : nous n'égorgeons ni ne volons personne - qui donnent à des lieux communs une toute autre allure ou destination que celle qu'ils ont habituellement.

Si la notion d'événement est au coeur de nos sociétés, comment la rapprocher d'un quartier, d'une ville ? Comment les myriades de micro-événements d'une ville peuvent faire l'actualité des journaux ? Comment cette actualité peut-elle passer à travers les rapports de force ?

Une première réponse que Réan Fénine a explorée est la simple présence dans les lieux humains en cause, et le simple travail artistique, censé former événement par lui même. Présence directe, autant que possible discrète, en sympathie mais pas en communion. Il a essayé cette voie dans un camp sauvage de personnes à la rue à Saint-Étienne, entre deux expulsions, et à raconté cette histoire à "Dans la rue je dors" (http://drivrsdu.fr/dans-la-rue-je-dors). Au cours de cet essai, il a pour la première fois utilisé un rapport ponctuel journalier, et sa publication sur twitter, idées qu'il reprendra pour les actualités fantaisistes.

Une autre réponse est par la fantaisie, par l'enchantement. Par ce biais, peut  être que l'on peut créer des informations qui parlent à tout le monde.

Cependant, la fantaisie pour la fantaisie ne donne rien. Pour obtenir quelque chose d'extraordinaire, il faut un ordinaire. Cet ordinaire, c'est la comédie dans la rue. (certes ce n'est déjà pas ordinaire, mais enfin...).

Au cours de cette comédie naissent des idées nouvelles, des croisements sans rapports, susceptibles de former événement, puisqu'ils deviendront peut être création artistique. C'est un peu comme si un moine cloîtré faisait tout seul du brainstorming dans sa cellule.

Pour donner à l'une de ces idées la forme d'une actualité, Réan Fénine utilise twitter, et met un texte factuel avec une photo censée faire preuve, comme dans tous les journaux. Par exemple : "À Saint-Étienne un escargot a gagné un chocolat". Etc. Et presque tous les jours.


C'est comme s'il existait un pays constitué d'une comédie + une ville, dans lequel un journaliste ferait des reportages, plus ou moins en urgence pour alimenter la rédaction, sans forcément se soucier de qualité : l'information prime, comme on dit. On obtient des gènes artistiques, qui donneront, ou pas,
quelque chose ; ce qui est sûr, est que la création d'un gène est un événement.

Foin de discours ! Passons au concret ! Voici des exemples de ces tweets  d'informations fantaisistes !

Dans le cadre de la ville :



Dans le cadre de la cartonnerie :

Enfin la première présentation de l'expo à l'Excuze Bar :

Et vraiment enfin, le diaporama lui même :
http://drivrsdu.fr/taisie/

... sans oublier le compte twitter @herv42 et son URL :
https://twitter.com/herv42

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