22 décembre 2012

Organisation


Comment on s'organise pour préparer la biennale ? Comment ça se passe après ? Qu'est ce qu'on programme en priorité ? Qui fait quoi avec quels sous ? Qui coordonne et à quel moment on se retrouve ? Comment fédérer tout le monde autour du projet ? Comment faire évoluer les formes des réunions et alterner les moments d'action et de cogite ? C'était la semaine orga !! Avec nos cinquante affiches, après avoir envoyé 30 mails et fait 10 réunions on commence à y voir plus clair !
On finalise le plan d'attaque avec Laurie et Corentine et on reprendra tout cela à tête reposée après Noël. Décidément jouer c'est vraiment sérieux ! C'est toujours difficile de conserver précieusement nos envies, et de travailler dans la bonne humeur en s'accordant des moments agréables. Et jouer.
On a essayé de construire le plan d'action avec au centre du plaisir, de la curiosité et des échanges !
En espérant que tous les joueurs nombreux jouent le jeu et que le temps (oh précieux !) ne nous stressent pas trop ! En espérant aussi que nos règles, notre terrain soient adéquate et permettent la mise en jeu.
Bonnes fêtes à tous !

19 décembre 2012

Parcours de jeu


Parcours de jeu continue à s'esquisser autour de la Cartonnerie. Ici sur le seuil de l'école maternelle Montaud.
"Une belle journée d’hiver, les enfants sont dans les classes, ils viennent de passer le seuil de l’école sans savoir que bientôt il ne sera plus le même. Munis de planches de cartons blancs et de gros feutres nous nous installons pour la journée. Page blanche.
À midi, les enfants sortent, les parents arrivent. Les grilles blanches se peuplent de fourmis grimpantes, de fleurs poussant dans le béton, de princesses faisant du toboggan sur des ressorts géants. Les barreaux se transforment en circuit de voiture, les fenêtres en maison de poupée. Les enfants dessinent, les parents colorient, les jeunes du lycée d’à côté se notent des petits mots. À chacun son école idéale."
Retrouvez le journal de bord des artistes en résidence.

Parcours de jeu c'est compliqué. Chaque projet, né de l'immersion sur le site, de rencontres, de questionnements individuels et collectifs fait émerger des enjeux : ici la place du seuil de l'école, là la visibilité et l'apport des structures culturelles sur l'espace public, plus loin la question de la circulation des objets dans la ville et des encombrants, celle des chantiers dans la ville... Les résidents activent des lieux, proposent des micro interventions et rencontres, petites installations poétiques qui soulèvent de nombreuses réactions en chaine. Réactions qui nous dépassent. Bip c'est la cité. Bip c'est la mairie. bip c'est l'epase. Bip c'est l'école. Bip c'est encore la mairie.... Bip bip bip... Mais qu'est ce qui se passe ? Pourquoi ces petites installations créent elles tant de remue ménage dans la ville ? Toutes ces interventions prennent place que un espace public géré par la mairie, avec des codes strictes que l'on bouscule. Ces espaces peu pensés ont des statuts privés ou publics, touche à des secteurs, services... qui répondent à des normes multiples. Ce projet plus institutionnels qui prend place dans la vraie ville, "hors de notre terrain de jeu" nous montre  quel point La Cartonnerie est un espace à part....
Certains acteurs prennent peurs, d'autres sont mal informés, quelques fois les interventions sont interprétées à l'inverse... La mairie, pour éviter le conflits internes nombreux autour du projet, nous soumet un nouvel outil de communication : la "fiche navette" qui permet de prévenir en amont de chaque micro intervention. Ces complications successives prennent de l'énergie qui ne peut être consacrée au projet. Les résidents ne comprennent pas toujours pourquoi ils sont si exposés. Nous leur demandons de plus se positionner pour pouvoir mieux argumenter mais sans le vouloir on rajoute de la pression. On a du mal à faire groupe... Bref, c'est compliqué. On en a conscience mais les incompréhensions et conflits sont sous-jacents. On sait que dans quelques mois, tout cela sera déjà oublié, puisque le récit se réécrira en repositivant toutes ces galères et prises de têtes.... En attendant si vous avez des solutions ?

16 décembre 2012

Première trace du "Rue Banc"






Après un an et demi de travail, avec de nombreux temps de tests, de suivi, de présentations publiques, de votes... nous sommes très contents de voir aboutir le projet d'étudiants du BTS Design de produits du lycée Honoré d'Urfé. Alexandre et Cécilia (les deux étudiants lauréats) et Estelle (l'enseignante responsable de ce projet) sont venus à La Cartonnerie ce matin pour choisir le lieu d'implantation de leur assise collective végétalisée. Nous tracons avec eux l'emplacement de leur curieux mobilier qui sera prototypé cet hiver et installé sur le site en février prochain.. Un kilo de farine, et c'est parti !
L'assise marquera un premier lien entre l'espace actuel végétal et l'aire en stabilisé... et nous permettra, d'ici cet été, de réfléchir au prolongement du jardin.
 Ce projet a réuni de nombreux partenaires pour des soutiens techniques et/ou financiers : la Cité du design, l'entreprise Brunon, la Ville de St Etienne via le conseil de quartier. La Tôlerie Forézienne s'est fortement impliquée à chaque étape du projet, CARTON PLEIN a aussi coordonné les temps d'échange et a servi de support et de relais. Ce projet est le fruit de toutes ces collaborations et ouvre des perspectives ! Une aventure pédagogique riche pour les étudiants mais aussi une expérience collective où entreprises locales, collectivité, établissement scolaire, étudiants, aménageurs, habitants, association ont pu se rencontrer et travailler ensemble pour faire émerger cette installation originale. On a hâte de voir s'installer le "Rue Banc", inauguré en début de Biennale en Mars prochain en présence des enfants qui avaient les premiers testé les premières maquettes en carton.



12 décembre 2012

Hervé Agnoux, artiste-explorateur des rues

Hier nous avions rendez vous avec Hervé Agnoux. Voilà plusieurs mois que nous côtoyons ce poète de rue. C'est lui qui avait inscrit à la cartonnerie une phrase de Mohammed Dib, phrase qui avait surmonté les recouvrements de graffeurs anonymes grâce à ses passages répétés. Hervé fait depuis des années de la rue une scène géante, un terrain de jeu fragile et subtile qui se reconstruit au fil de son imaginaire, des circonstances et des aléas climatiques. Il connait les coins et recoins de la ville, les endroits de passage, ceux les plus adaptés à la mise en scène. Il sait aussi multiplier les rôles, changer les postures et les situations pour anticiper ou explorer les réactions de ces spectateurs multiples. Ce qu'il cherche "c'est se faire applaudir", "faire circuler du beau dans la ville", il se revendique de la scène et du spectacle, mais si il n'est pas programmé et définit lui même les lieux et formes de ces interventions. Hervé alimente un blog Les dérives de rues. On y retrouve la trace des expériences, spectacles mais aussi les pérégrinations et réflexions de l'artiste. Nous avons convenu ensemble de nous apprivoiser progressivement en nous retrouvant autour de son animal imaginaire que nous essaierons de promener ensemble place Carnot en janvier ! Ensuite Hervé pourrait devenir résident CARTON PLEIN et partager nos interrogations sur le jeu et l'espace public... En tout cas ce fut un bel échange partagé autour de nos pâtes Bolognaises au gruyère !





4 décembre 2012

Les méandres de la construction d'un workshop avec des bruxellois...

Être funs c'est sérieux. Le workshop à Bruxelles était arrivé de manière impromptue, rapide... c'était un moment à part, ces petits moments incroyablement puissants qui vous retournent comme des crèpes. Là quelques mois plus tard à Saint Etienne on cherche à renouveler l'expérience. D'un moment spontanée et non prémédité on se retrouve dans un cadre hyper complexe qui nous demande de tout anticiper. Mais comment laisser la place à l'imprévu, à la folie douce qui avait conduit notre expérience commune ?

Rencontre avec la ville pour voir comment créer le format de la rencontre et de l'échange. Icare Leblanc et Aude Bertholon qui travaillent sur la démocratie participative sont très à l'écoute de ce type de démarches qui pourraient renouveler leur manière de concevoir la démocratie participative et interroger la manière de rendre vivant , et présent dans l'espace public les questions d'aménagement urbains qui transforment la ville. Ils souhaitent s'investir et prendre place à la réflexion. Le prototypage échelle 1, la préfiguration événementielle, l'émergence de débat dans l'espace public sur l'espace public en mutation les intéressent autant que nous...

Denis et Victor de l'école de l'architecture de La Cambre - Atelier U27 reviennent pour travailler avec nous et le MEP à la définition de la forme et du programme du workshop "Viaduc Fertile" qui se déroulera entre le 18 et le 23 mars prochain pendant le temps de la Biennale. 70 étudiants d'ici ( du Master espace public) et de Bruxelles (l'U27 de L'école d'architecture de La Cambre) construiront des installations éphémères tout au long d'une colonne vertébrale symbolisée par le viaduc.
Pas si simple de mettre en place cet échange pédagogique ?! Déplacements, responsabilité juridique, portage, temps d'ajustements pédagogiques, financements, espaces de travail... Malgré notre motivation tenace, le projet a du mal à trouver les appuis nécessaires à sa mise en œuvre. Mais on ne désespère pas ! Victor et Denis nous apportent une énergie forte, et CARTON PLEIN devient encore une fois un facilitateur, avec son fonctionnement plus léger et moins institutionnel que les universités ou les collectivités. 

Nous définissons encore provisoirement deux objectifs pédagogiques :
+ Renouveler, enrichir les outils de conception (analyse et dessein) de l'espace public : Tester un outil de conception de l'espace public dans l'espace public à échelle 1 en interaction avec les habitants usagers. L'esquisse à échelle 1 est considérée comme outil d'analyse et de conception vers le projet.
+ Créer une plateforme d'échange ouverte sur les perspectives d'aménagement des espaces publics
Comment cette expérimentation peut elle alimenter la réflexion, le processus de conception de l'espace public autour de la zone viaduc ? Interroger les espaces intermédiaires, les intervalles urbains, les connexions mais aussi les déserts urbains.
L'idée est bien de faire de ce workshop un temps de réflexion collective pour aménageurs, universités, voisins... Nous esquissons un questionnement à partager avec les aménageurs de l'espace public :
Comment activer les délaissés urbains ? Comment ce travail d'activation peut il nourrir le travail de programmation de la zone viaduc ? Un workshop organisé par le Master espace public en février permettra de préciser ce questionnement en croisant les regards, les postures et les attentes.

Reste encore à trouver les matériaux les moins coûteux et les plus intéressants... Quelques bonnes nouvelles semblent poindre juste à temps.