19 septembre 2015

Escale à Beaubrun

Pour la Fiesta des rues, fête de quartier du quartier Beaubrun, l'agence OVNI fait une escale pour continuer ses explorations de la ville via les rez-de-chaussée. Et à Beaubrun il y a du boulot ! Des rez de chaussée inoccupés il y en a, des commerçants à écouter beaucoup aussi ! L’objectif est aussi de créer des liens entre le pôle principal du festival et la rue Beaubrun... d'étirer les festivités. Nous ne sommes pas programmés officiellement mais avons proposé aux organisatrices (puisque l'équipe de la Fiesta est aussi très féminine), de nous greffer à leur événement. Après le training habituel, l'équipage se dispatche en plusieurs équipes pour une journée d'expérimentation intense.
 
// Les toiletteurs de vitrines partent à l'assault des façades tristounettes du quartier. Ils élisent au hasard leur support d'intervention et dessinent des scénarios fictifs de boutiques en questionnant les habitants sur leurs besoins... La rue Beaubrun devient l'objet de toutes les attentions : ici Les Couturières, là le soutien scolaire, là bas le Caféstif ! le café des parents, et plus haut dans la partie la plus hostile de la rue l'animalerie et le Gagagame - une salle d'arcade pour les jeux vidéos. être en action sur les façades nous a permis de rencontrer les propriétaires, difficile voire impossible à contacter jusqu'alors. Les passants et les habitants, intrigués par ce spectacle peu commun (un escabeau, des feutres, des posts bancs, 3 marins, et quelques taches de fluo) sont venus très simplement à notre rencontre. Nous les avons trouvé très à l'écoute et en demande... les automobilistes du quartier fans de fast and furions, habitués aux dérapages incontrôlés, ralentissaient même à notre niveau ! Une vraie réussite !

// Le pôle son appelé "quartier sur écoute" s'est déplacé tout au long de la journée pour proposer un jeu d'écoute. La grande collecte du son du quartier - entre musiques et histoires - devient un jeu de hasard : tire ton numéro et écoute le son associé ! Sous ce petit dispositif mobile, un espace d'écoute privilégié dans un confortable fauteuil. Chacun attend son tour patiemment dans une salle d'attente improvisée. Un par un, les joueurs se succèdent, et chacun est plongé le temps de quelques minutes dans un autre univers : morceaux de musique de la ville cosmopolite enregistrés dans notre boutique éphémère "Le Don du son" en avril dernier ou portraits sonores de commerçants du quartier. Grand succès pour "J'ai oublié le pain", l'énumération des produits des commerces de la rue Émile Loubet.  Les enfants du quartier qui n'en reviennent pas de la profusion : "On peut tout acheter, c'est incroyable!"! Il est plaisant d'accorder ce petit temps aux auditeurs, l'occasion d'un échange intime et privilégié. L'équipe embarque avec elle une nouvelle mousse, Françoise, ethnomusicologue de l'école de l'oralité, une association du quartier qui se lance dans un portrait musical singulier. Elle amorce quelques enregistrements sur le vif de chants turcs ou algériens, d'enfants du quartier...  Passe aussi Anne la musicologue à l'université Jean Monnet, qui est elle aussi sur le projet Comme sonne la ville ? réalisé en partenariat avec le CMTRA et qui souhaite aussi valoriser les musiques de l'immigration de la ville ! Que de synergies !

// L'équipe portrait chinois du quartier, les siamoises en combinaisons multisupports comme autant d'outils pour un portait sensible ont arpenté le quartier. Et si beaubrun était une couleur, un animal, un son, un slogan...?  Des rencontres très belles avec les commerçants oubliés du haut de la rue Beaubrun, avec les enfants,  des regards très différents, visions nuancées du quartier. Beaubrun se fait souvent animal sauvage, malicieux et bruyant... en tout cas pour tous c'est un quartier vivant.
Tous ces regards s'affichent ensuite à l'échelle du la rue, chez les commerçants, comme autant de pages d'un grand journal collectif... On tente quelque chose, une signalétique commune ! Les commerçants sont dans l'ensemble plutôt ravis et certains interrogent le fait de n'avoir pas plus été associés à la fête de quartier.Nous tombons aussi sur deux ou trois beaucoup moins sympathiques... Dommage que leur mauvais caractère participent tant de la stigmatisation de la rue. En affichant nous bloquons sur certains façades tristes et nous imaginons poursuivre et les transformer... Cela parait tellement évident comme mode d'action !
Et puis bien sur, seul, d'un pas léger comme décidé, Hervé déclame des textes dans les rues, ceux d'un habitant écrivain du quartier. Il joue parfois aussi le crieur public en annonçant le programme des festivités. Les passants sont attentifs. Il nous raconte son expérience ici.


En bref, les expérimentations ont été riches. reste alors à nous re-poser et à essayer de voir quelles pistes ouvrent cette journée pour l'avenir de notre agence du voyage, et du quartier Beaubrun !
Nous avons plié nos dispositifs et sommes aller rejoindre le coeur de la fête qui battait son plein. Merci à l'équipe de la fiesta des rues pour nous avoir permis de nous greffer à leur dynamique et expérimenter de nouveaux modes d'intervention.

12 septembre 2015

B.E.A.U. Rue Paul Bert : 2 enseignes de TYPOTOPY inaugurées !

C'est la fête des savoirs faire de la Rue Paul Bert. Les commerçants dynamiques de la rue ont pris en main l'organisation de l’événement, avec avec aux manettes la femme à barbe et La Louce, mais bien d'autres comme le Grain d'Ellebore, le terroir, la galerie rêve d’Afrique, la manufacture des rêves.... Au programme ateliers divers et activités incongrues (comme faire son smoothie en pédalant au terroir avec la complicité d'Ocyvélo), défilés de modes, espace de coiffure et de déguisements vintage, fabrication d'aranchis avec Giovanni...).


Quelques mois après l'implantation du BEAU, l'équipe CARTON PLEIN était de retour à la fois pour faire le tour des commerces, et constater les effets (du moins voir les suites) du BEAU... 
L’accueil est chaleureux et la soirée sympathique. Pour cette deuxième année, la programmation de l’événement est dense et riche, à tel point qu'il faut réfréner les intervenants pour que chacun trouve son créneau ! 
L'ancien CASINO et ancien "B.E.A.U." est encore en travaux et la rupture entre les rues Jules Ledin et Paul Bert est encore plus forte ! 
La meilleur nouvelle du jour, l'horloger Monsieur Gousset compte bien transmettre son activité à son apprenti ! On le retrouve pinceau en main en train de redonner peau neuve à sa boutique ... il a retrouvé sa bonne humeur et confiance en l'avenir ! 
Autre mission, l'inauguration officielle de deux nouvelles enseignes rue Paul Bert ! 

Voici le discours officiel de Costanza Matteucci, graphiste-scénographe à l'origine du projet TYPO TOPY, un atelier boutique d'enseigne au service des commerçants du quartier ... 

"C'était lors du BEAU que l'idée nous est venue d'ouvrir un magasin d'enseignes dans une boutique vacante du quartier Jacquard. C'était une boutade, mais elle a tellement bien réussi que aujourd'hui nous installons les deux premières enseignes.
Ça n'a pas été une mince affaire que de trouver une boutique disponible, il nous fallait un espace suffisamment grand pour y installer 11 graphistes, ouvrir des ateliers au public, poser la machine à découper le vinyle et recevoir les commerçants avec qui nous troquions des projets de devantures.
Notre boutique TYPO TOPY (enseignes minutes) s'est d'abord imaginée chez le vétérinaire de la rue grand-gonnet, puis dans la boutique de l'EPASE et dans la boutique à la devanture noire à côté du coiffeur pour atterrir enfin là où elle ne s'imaginait pas, à l'angle rue Paul Bert et rue praire, dans l'ancien primeur aux murs oranges et verts.
C'était une boutique éphémère, elle n'est donc plus là mais les enseignes que elle a proposé aux commerçants de la rue, elles restent : la BOISEUSE pour qui KAKSI design (Élodie Vichos et Guillaume Granjon) a travaillé avec une grande délicatesse et le COIFFEUR SOCIAL pour qui les AAA (Marie Sourd et Léopold Roux flanqués de Morgan Gilbert) ont réalisé avec entrain et en conditions météorologiques et acrobatiques extrêmes, une devanture totale et découpé sur mesure.
D'autres projets sont en cours : Lajos Major (venant d'Hongrie) mijote un sourire pour le GRAIN D'ELLEBORE de la rue Ledin et juste en face Bruno Bernard (en complicité avec Johannes Deschamps ?) amènera la terre au TERROIR. Merry Lau (de Pau), un peu plus loin dans la rue Marengo a travaillé avec L'ATELIER utilisant les matériaux et les outils du tapissier. Et je n'oublie pas l'aide précieuse et la collaboration d'Elise et de Marie Piccolin avec qui nous comptons mener bientôt à bon port ces autres installations, et peut-être d'autres suivront ?
Car si nous mettons à disposition la création, ce sont les commerçants qui étant là tous les jours, font vivre la rue pour notre bon plaisir de chalands et pour notre besoin de citoyens. Merci donc d'abord à eux pour nous avoir permis d'arriver au bout de la boutade."


Anne-Marie, dite La boiseuse, réalisée avec l'équipe de Kaksi design, Elodie et Guillaume ; une enseigne abstraite et élégante, qui fait écho à ses sculptures en bois flotté.

Costanza n'est pas là ? L'équipe d'OVNI est là pour relayer son discours ...

Avec Amine, le coiffeur social du quartier, le fête d'inauguration, c'est tous les jours !
Pas besoin de coupe de  cheveux ? Qu'a cela ne tienne, Amine vous offre le café et la discussion !

Avec un peu de recul, TYPO TOPY nous semble être un outil de recalcification urbaine hyper efficace ! Il s'adapte aux besoins des commerçants, bosse l'économie circulaire, fonctionne en circuit court. Là où les aménageurs ont du mal à intervenir, ce petit dispositif nous paraît fort intéressant à développer ! 

9 septembre 2015

Récit d'expérience (travail en cours)

Raconter 5 ans d'expérience intense et partagée à  La Cartonnerie ce n'est pas simple ! Grâce à la bourse obtenue auprès du PUCA dans le cadre de son programme Hors champ de la production urbaine, nous voilà au travail, intensément et collectivement. Pour se faire, une série d'entretiens avec des partenaires, voisins, membres de l'association, et puis des temps d'écritures individuels, des workshops d'où sortent des schémas, des plans, des formes... Le livre sortira en janvier et sera diffuser par le PUCA auprès des professionnels intéressés par ce type de projets...

Séance de travail à Montpellier dans les bureau de Pauline Scherer qui nous accompagne sur l'écriture collective
Les entretiens sont réalisés selon le même protocole, à la Cartonnerie ou à domicile. Autant de points de vue que de personnes, autant de réalité et d'expériences pour le même dispositif. 
Entretien avec Stéphane Quadrio, chargé de projet EPASE
Entretien avec Guillaume Peyret, membre de CARTON PLEIN, résident Cartonnerie
Entretien avec Lise Sera, architecte chercheure, membre du bureau de CARTON PLEIN
petit schéma de Carton Plein qui navigue sur les grandes vagues de l'imprévu... Questionnement sur le positionnement de l'association et ses relations aux partenaires publics...