Dans
le cadre du projet Réveil du Viaduc, nous avons mis
en place des temps d'immersion dans chaque institution qui habite
le secteur : la gare Carnot, la médiathèque et enfin l'école
Vittone. Le but de la démarche était de s'immerger dans le
quotidien des habitants pour mieux cerner leurs pratiques dans le
quartier.
Pour
ces temps d'immersion à l'école Vittone nous avons monté un
partenariat avec Imhotep, association d'étudiants de l'école
d'architecture. Nous avons imaginé ensemble des ateliers de
sensibilisation à l'architecture pour les enfants, en lien avec le
viaduc. L'idée était de les questionner par la pédagogie sur leur
rapport à l'espace public, au viaduc et plus globalement au quartier
Jacquard. Chaque atelier avait une thématique spécifique, pour
multiplier les approches et les outils : la cartographie,
l'observation, le dessin.
Dans
un premier temps, nous leurs avons demandé de dessiner la maison
qu'ils rêvaient d'avoir. Cette première session était une entrée
en matière, un prétexte pour les initier à une nouvelle
sensibilité.
Pour
le second atelier, nous rentrons dans le vif du sujet. Nous avons
formé des groupes de 5 élèves, chacun avait le plan du quartier
Jacquard en grand format. Par l'utilisation des gommettes, de
feutres, de post-it, nous les avons invité à retranscrire leurs
visions du quartier. La consigne était de noter les espaces publics
qu'ils aimaient, ceux qu'ils n'appréciaient pas, et d'expliquer
pourquoi, qu'est-ce qu'il manque ? Qu'est-ce qui fait qu'un
espace public est hospitalier dans les yeux d'un enfant ? A
notre grande surprise, leur regard est plein de finesse et de
subtilité. Les cartes donnent à voir avec des mots simples, sans
artifices, et avec un charme enfantin une vision du quartier pleine
de vérité !
La
séance d'après, nous voulions que les élèves confrontent leur
première exploration par la carte avec leur perception réelle. Nous
les embarquons donc en arpentage dans le quartier avec les mêmes
cartes que la séance dernière, et d'autres en plus petit format,
pour qu'ils puissent visualiser leur parcours en plan. Nous faisons
une halte à la cartonnerie, et nous proposons aux élèves de
dessiner ce qu'ils aiment bien dans ce lieu, et d'ajouter ce qu'ils
aimeraient avoir. Leurs attentions se dirigent alors pour certains
sur les tags, d'autres sur les jardins, ou sur le viaduc et tous
ajoutent des jeux dans l'espace public, des toboggans, des rampes de
skate et des terrains de basket. En assemblant le tout, nous obtenons
une vue haute en couleur de la cartonnerie !
Pour
les derniers ateliers chaque élève en binôme devait choisir un
matériau pour modéliser une arche du viaduc. Nous voulions à la
fois que les élèves s’approprient la matière mais aussi leurs
faire comprendre par ce biais que chaque arche avait son identité et
son caractère, aussi bien en maquette que dans la réalité. Le
résultat donne un viaduc pour le moins singulier, fruit de leur
l'imagination.
Enfin,
chaque élève était invité à dessiner une maison sous les arches
pour comprendre comment il était possible de les habiter. Les
enfants se prennent au jeu, et imaginent des maisons, suspendues,
dedans, dessous, entre les arches. Une manière de faire écho à la
première séance. La boucle est bouclée. Un dernier atelier sous le
signe de l'évasion et de la rêverie pour clore nos temps
d'immersion. Toutes ces étapes sont repris consciencieusement pour nourrir le diagnostic et donne lieu à un livret confié à l'école et à l'EPASE.
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